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Desperate Housewives : rencontre avec Catherine Adair, Costume Designer officielle de la série

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Desperate Housewives : rencontre avec Catherine Adair, Costume Designer officielle de la série

À l’occasion des 20 ans du lancement de Desperate Housewives, OniriQ a questionné la costumière Catherine Adair sur son travail au sein de la série culte.

Huit saisons, cent quatre-vingt épisodes, huit ans de tournage et, plus important encore, un impact mondial. Si vous ne connaissez pas Desperate Housewives, vous n’aviez certainement pas le câble de 2004 à 2012. Vingt ans après sa première diffusion, son rayonnement est toujours aussi fort notamment grâce à ses personnages iconiques minutieusement creusés. Si vous êtes fan de mode, et de la série, découvrez les coulisses d’une production stylistique hors norme dirigée par la costumière Catherine Adair.

Dans cette série, écrite et produite par Marc Cherry, on suit le quotidien plus que mouvementé de quatre femmes : Susan Delfino, Gabrielle Solis, Lynette Scavo et Bree Van de Kamp. Dans la banlieue chic de Fairview, à Wisteria Lane plus exactement, elles s’adonnent au ragotage, à l’espionnage, à l’adultère (pour certaines) et même à l’art du crime. Le tout, toujours tirées à quatre épingles.

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Bien plus que de simples personnages, les 4 amies (ainsi que les autres rôles secondaires) prônent des identités fortes et distinctives. Gaby, ex-mannequin, est de loin la plus fashionista du groupe, Bree la femme élégante et traditionnelle par excellence, Lynette représente la working-mom et Susan l’artiste tête en l’air. Si, de l’autre côté de l’écran, on arrive aussi bien à déterminer la personnalité de nos Desperate Housewives, c’est grâce à celle qui, dans l’ombre, tenait les rênes du style. Interview exclusive.

Donner vie au monde et aux personnages de Desperate Housewives

Dans son CV, la costumière Catherine Adair a de nombreuses références : Perry Mason de HBO, The Mysterious Benedict Society de Disney+, The Man in the High Castle d’Amazon Prime, mais surtout Desperate Housewives des studios ABC. Cette dernière est, de loin, la plus impressionnante. Et pourtant, rien ne présageait un succès tel et d’autant moins des années après.

CATHERINE ADAIR
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OniriQ : Sur les réseaux sociaux, on voit beaucoup de créateurs de contenus relancer inlassablement les tendances et looks portés par nos héroïnes. Que ressentez-vous lorsque vous retombez sur votre travail plus de 10 ans après la fin ?

Catherine Adair : Je suis reconnaissante que la série résonne toujours, qui l’aurait su à l’époque ? Il ne me serait jamais venu à l’esprit que mon travail et les costumes de notre série deviennent une référence en matière de mode aujourd’hui. Ce fut clairement une surprise pour nous tous lorsque Wisteria Lane a explosé. Je voulais simplement apporter un style individuel à chacune de ces femmes si différentes qui soit à la fois crédible et compréhensible pour le public.

OQ : Comment décririez-vous vos années de travail sur Desperate Housewives ?

C.A : Trois mots : Exaltantes, Grisantes et Terrifiantes… mais d’une bonne manière ! En tant que créatrice de costumes, mon travail consiste toujours à donner vie au monde et aux personnages, en travaillant avec l’acteur pour l’aider à incarner cette nouvelle identité qu’il manifeste. Mon processus sur Desperate Housewives n’était vraiment pas différent de celui de toute autre série que j’ai conçue.

Je commence toujours par ce qui est sur la page, avec ce que dit l’écrivain. Ensuite, je recherche le lieu et l’époque. La seule différence sur DH est que j’ai été embauchée très tard, donc il a fallu bâtir la confiance et une relation avec mes acteurs, producteurs et réalisateurs très rapidement. Mais tout le monde était ouvert et disposé, j’avais une excellente équipe pour me soutenir, et Marc Cherry, le créateur et showrunner, était toujours disponible pour répondre aux questions.

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OQ : Dans les quelque 180 épisodes, on note énormément de tenues. En filmant le quotidien des personnages, n’était-ce pas trop dur avec tous les changements ?

C.A : Concevoir la série était si prenant que mon équipe et moi avions rarement le temps de nous concentrer sur autre chose que de nous assurer d’avoir tout ce dont nous avions besoin à temps. Dans un épisode, entre les scènes et tous les flashbacks, il pouvait y avoir entre 8 et 12 changements par acteur.

Le plus complexe, selon moi, est que chaque registre vestimentaire est assez différent. Parfois, je voyais une belle pièce qui ressemblait beaucoup à Wisteria Lane, mais en y réfléchissant, je me disais « la forme est très Susan, mais la couleur et le tissu sont Gaby, donc non, nous ne pouvons pas l’utiliser »

OQ : Quel était concrètement votre mode de fonctionnement ?

C.A : J’ai en fait conçu et fait fabriquer beaucoup plus de pièces au cours des huit saisons que la plupart des gens dans les autres productions. Le secret était de les intégrer avec des pièces de créateurs haut de gamme établis, de nouvelles petites maisons, quelques pièces vintage et les toutes premières versions d’Etsy. J’ai également acheté, recoupé et réimaginé des vêtements pour étirer le budget.

OQ : Quand on creuse les personnages de la série, et leur garde-robe, on relève des milliers de détails. Est-ce important pour vous ?

C.A : Merci de commenter mon souci du détail. J’ai toujours aimé ces petits éléments, à peine perceptibles, qui peuvent en dire beaucoup. Depuis combien de temps une chaussure est-elle usée ? Est-ce que quelqu’un a un bracelet ou encore une bague préférée qu’il porte toujours ? Sont-ils daltoniens et portent-ils donc des chaussettes dépareillées… ou peut-être qu’ils s’en fichent…

Lynette, par exemple, n’avait souvent pas le temps de s’occuper d’elle-même ou de faire la lessive, alors je la remettais dans la chemise de la veille, même si elle avait de la nourriture pour bébé dessus. De plus, je pense que souvent ces petits détails aident l’acteur à rentrer pleinement dans le personnage.

Les looks les plus mémorables de Desperate Housewives

Afin de célébrer son travail de costumière, ainsi que les 20 ans de la série, OniriQ a sélectionné des tenues parmi les plus iconiques des 8 saisons. Et, bien sûr, nous avons demandé à Catherine Adair quelques précisions !

Les meilleurs looks de Gaby Solis

Il aura été plus que difficile de choisir dans l’immense dressing de notre mannequin favorite d’1m57. Des protagonistes, elle a certainement la palme de la femme la mieux habillée. Réputée dans tout le quartier pour ses pièces de haute couture, Gabrielle Solis, affectueusement surnommée Gaby, opte aussi de temps à autre pour des tenues plus casuals.

Look 1 :

 

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Dès le début de l’épisode 18, dans la saison 1, Mary Alice Young parle des certitudes de la jeune femme… Comme un dicton aux femmes les plus coquettes de ce monde : « Gabrielle Solis avait de nombreuses certitudes. Elle était par exemple sûre que le rouge la mettait en valeur, que les diamants allaient avec tout et que les hommes étaient tous les mêmes ». Pour les deux dernières affirmations, difficile de se positionner. Quant à la première, nous tranchons et approuvons ces dires sans le moindre doute.

« Pour Gaby, j’ai fait un certain nombre de robes fourreau. Pour celle-ci, je me souviens que c’était une que j’ai trouvée et achetée. Du Dolce and Gabbana si ma mémoire est bonne ! », précise la costumière.

Look 2 :

 

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Si vous êtes un adepte de la série, vous devez certainement nous rejoindre sur le fait que les joggings en velours étaient un incontournable de la garde-robe de Gaby. Que ce soit pour ses séances de jogging hebdomadaires, son yoga ou tout simplement pour se reposer dans une tenue confortable, elle en détenait par dizaines.

« J’ai utilisé beaucoup de survêtements en velours de la marque Juicy Couture… Et tout d’un coup, tout le monde a commencé à les copier ! Pour celui-ci, difficile à dire, il pourrait en être un ou une contrefaçon ! », assure Catherine Adair.

Les meilleurs looks de Susan Delfino

Dans les 8 saisons, elle passe d’illustratrice de livres pour enfants, à maîtresse d’école, jusqu’à ménagère sexy en ligne. Représentant l’éventail stylistique le plus large de la série, elle est adorée pour un vêtement bien distinctif : le gilet long. On lui attribue également des tenues Y2K pleines de jeans taille basse, crop tops et hauts à fronces ainsi que d’autres robes mignonnes à souhait. En bref, une autre icône de style.

Look 1 :

Comme précisé ci-dessus, le gilet long est un iconique du vestiaire de Susan Mayer. Il serait d’ailleurs presque impossible de noter toutes ses apparitions vêtue de cet accoutrement. Et ce n’est pas Catherine Adair qui nous contredira : « Bon sang, elle avait tellement de t-shirts, débardeurs et pulls. Mais encore plus de gilets ! Elle portait souvent des jeans Hudson. Et beaucoup de bijoux de petits designers locaux. En tant que « artiste » du groupe de femmes, il était logique qu’elle porte souvent des pièces séparées mais cool de créateurs moins connus ».

Look 2 :

Voir notre Susan très apprêtée, comme Gabrielle par exemple, était finalement chose assez rare. Néanmoins, le personnage interprété par Teri Hatcher peut se vanter de quelques tenues des plus recherchées. Parmi celles-ci, on relève celle du tout premier date avec Mike Delfino (qui se solda d’ailleurs par une annulation). En outre, une robe mi-longue de couleur corail à effet irisé accessoirisée d’une imposante paire de boucles d’oreilles en or.

« Je me souviens vaguement que c’était un petit designer local de Los Angeles, tout comme les boucles d’oreilles, désolé encore une fois c’était il y a longtemps », nous indique la costumière.

Les meilleurs looks de Bree Van de Kamp

On lui reconnaît de nombreux talents et un dressing des plus élégants. Des couleurs pâles de ses chandails, à la longueur plus que respectable de ses jupes, à ses foulards en soie toujours repassés… Bree Van de Kamp est la femme traditionnelle, qui ne laissera jamais un fil dépasser ou un bouton se défaire. Mais en approfondissant le caractère de la belle rousse, Marc Cherry et Catherine Adair lui ont donné plus de piquant.

Look 1 :

Dans la saison 7, alors qu’elle s’aventure dans une relation avec un homme beaucoup plus jeune, Bree est obligée de faire jouer ses atouts. À l’occasion d’une sortie dans un bar avec son amie Renee, qui s’éprend de son étalon, elle retourne littéralement sa robe pour reprendre le dessus sur la situation. Il s’agit là de l’un de ses looks les plus iconiques.

« J’ai conçu moi-même cette robe noire (nous en avons en fait deux, car elle devait théoriquement être réversible et je voulais qu’elle soit belle dans les deux sens). Dans la scène, elle entre dans un bar avec Renee en portant cette robe à col haut. Du très classique « Bree », très prude. Renee la surpasse alors elle s’échappe aux toilettes et revient en portant la robe à l’envers en se servant du dos nu comme profond décolleté. J’adore cette tenue et je suis tellement contente que vous ayez trouvé cette image ! » ajoute Catherine Adair.

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Dans un autre de ses looks assez inhabituels, Bree Van de Kamp se met (presque) à nu devant son mari Rex qu’elle tente de récupérer. Alors que son mariage bat de l’aile, elle n’hésite donc pas à troquer son ensemble monochrome classique pour une lingerie des plus sexy et une imposante fourrure qui lui sert à dissimuler sa plastique de rêve.

Si vous souhaitez, à votre tour, reconquérir un amant oublié, voici ce que vous devrez porter : « Le soutien-gorge était un La Perla, de très bonne qualité. Quant à la fourrure, elle était vintage et louée ».

Les meilleurs looks de Lynette Scavo

Ancienne carriériste dans la publicité, Lynette a drastiquement changé de vêtements au cours des différentes saisons. Et c’est d’ailleurs ce qui la rend certainement la plus humaine. En tant que mère de 5 enfants, elle est souvent débordée et n’a plus vraiment le temps de s’intéresser à la mode. Une situation à laquelle de nombreuses autres mamans pourraient s’identifier, n’est-ce pas ?

Look 1 :

Un t-shirt, un vieux jean, une chemise et Lynette est partie. De tout Wisteria Lane, et peut-être même de Fairview, il s’agit de la Housewife la moins coquette. Avec elle, le confort est le véritable maître. C’est certainement pour ça, d’ailleurs, que 95 % de son armoire se ressemble comme le mentionne la costumière en chef : « Elle était très souvent en chemise. Des fois tachée, des fois trouée. La plupart venait de chez C&C Clothing ».

Look 2 :

 

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Dans un tout autre pan de sa garde-robe, cette fois lié à sa carrière, on retrouve Lynette dans beaucoup de pièces workwear. Dans un épisode, alors que ses collègues se moquent de ses vêtements bariolés, elle court chez un créateur de mode et dépense une grosse somme dans un tailleur de rêve. Problème, il est bien au-dessus de ses moyens et elle décide de le porter pour un important meeting, puis de le rendre.

« Bizarrement, je me souviens très exactement de la marque. Le blazer blanc était Armani, je le jure ! », conclut-elle.

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