À travers ce show hybride, Iris Van Herpen a su marier la technologie de pointe avec la haute couture en gardant les coupes définitives et assurées de son talent, insufflé par les éléments naturels de sa vie à la campagne. Les saisons, les éléments, et les textures de la nature sont intégrés de manière organique et spectaculaire dans ses créations.
L’émotion est palpable dans ce lieu minimaliste, le public est un tant soit peu surpris de ne voir ni catwalk, ni premier rang de VIPs. La foule est en jubilation devant un parcours immersif qui ne se suit pas, loin des coutumes d’une ouverture et d’une fermeture, avec des mannequins qui vous regardent droit dans les yeux pour plus de sensibilité. En effet, qui pouvait penser que la créatrice serait une fois de plus précurseur ? Ce défilé sort des conventions, il s’agirait d’un ballet continu, où les protagonistes se meuvent devant un public réceptif et époustouflé. Ces tableaux enchaînés représentent une ode à la nature, réinterprétée à travers le prisme futuriste du génie créatif de la styliste.
Le choix d’intégrer des pointes technologiques et défier les codes traditionnels permet à la haute couture de se démarquer et de s’ouvrir sur un public moderne en quête de nouveauté. Une approche qui attire une clientèle plus jeune et technophile, élargissant le marché d’Iris Van Herpen.
La danse des éléments et de la technologie au cœur de Paris
Depuis 16 ans, Iris Van Herpen travaille autour des émotions afin d’éveiller les sens d’un public parfois dissipé dans un quotidien pratique. Son approche interdisciplinaire se manifeste cette fois par des sculptures suspendues en tulle et tubes d’acier, reflétant son amour pour la sculpture et la peinture, enraciné dans son enfance imprégnée d’arts visuels.
Après avoir quitté Amsterdam pour une ferme paisible au bord d’un lac, la prophète des formes a trouvé une inspiration dans la nature comme le prouvent ses œuvres, telles « Unfolding Time » et « Weightlessness of the Unknown », qui incarnent la symbiose entre la mode et l’art, pour proposer une autre perception du temps et de la nature.
Les spectateurs sont invités ici à reconsidérer leur relation avec la planète, un thème cher à Iris Van Herpen. Simplement, prendre le temps de réfléchir à notre environnement. Ses créations, comme la robe « Sensorium » inspirée du kimono japonais et les sculptures aériennes sont intégrées par des techniques innovantes de 3D et de drapage.
Avec ce défilé hybride, Iris Van Herpen aurait-elle découvert un 8e art ? En rendant le modèle vivant à travers une danse dans l’air, la beauté et le chaos de la nature viennent en figures principales d’une carrière triomphante. En plein milieu de la préparation de sa rétrospective « Sculpting the Senses » au Musée des Arts Décoratifs à travers le monde, Iris Van Herpen a dévoilé ses premières sculptures aériennes, dans un tour de vie, pour une nouvelle ère artistique de la maison.
