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Suzy Bemba, rencontre avec la jeune étoile française de Pauvres Créatures

SUZY BEMBA

Suzy Bemba, rencontre avec la jeune étoile française de Pauvres Créatures

À l’occasion de European Shooting Stars à Berlin, OniriQ a rencontré l'actrice Suzy Bemba à qui tout semble sourire.

Suzy Bemba n’a que 23 ans et, pourtant, son nom commence déjà à se faire connaître. Le cinéma, elle n’en est encore qu’à ses débuts. Passionnée de danse et de comédie depuis l’enfance, l’avenir aura son rôle dans son choix de carrière. À 16 ans, après 8 années à parfaire ses mouvements, elle se blesse le genou et décide alors de s’impliquer davantage dans le 7ème art.

En 2019, elle joue dans son tout premier film et enchaîne, en 2021, avec son premier rôle dans le long-métrage d’horreur Kandisha d’Alexandre Bustillo. S’ensuit une flopée d’autres rôles plus ou moins connus, parmi lesquels Flora dans la série L’Opéra, Jessica dans Le Retour de Catherine Corsini et Lila dans Ma France à moi, jusqu’à décrocher sa première interprétation internationale dans le multi-récompensé Pauvres Créatures de Yorgos Lanthimos.

 

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Dedans, elle donne la réplique aux côtés d’autres grands noms du secteur : Emma Stone, Mark Ruffalo ou encore Willem Dafoe. Fin 2023, elle se fait sélectionner par un jury de professionnels pour encadrer la distinction European Shooting Stars aux côtés de neuf autres acteurs et actrices. Son but ? Faire rayonner d’autres jeunes talents du cinéma européen. À cette occasion, OniriQ l’a rencontrée et vous livre aujourd’hui une interview exclusive sur son parcours et son expérience au sein de la production irlando-britannico-américaine à succès.

Rencontre avec Suzy Bemba, nouveau nom du cinéma français

Propos recueillis par Laurent Hou, retranscrits par Tom Kuntz

OniriQ : Bonjour Suzy Bemba, vous êtes à Berlin dans le cadre du programme des European Shooting Stars, qui met en avant de jeunes talents du cinéma européen. C’est beaucoup de sollicitations, n’est-ce pas ?

Suzy Bemba : Oui, mais ce n’est pas la première fois pour moi. J’ai déjà eu des media days [journées dédiées aux relations presse, ndlr.]. Ce qui est particulier cette fois-ci, c’est que le programme est quand même très chargé, sans aucun temps mort.

O : C’est vrai que vous avez joué dans un film avec beaucoup d’exposition médiatique, en l’occurrence Pauvres Créatures de Yorgos Lanthimos, dans lequel vous incarnez le personnage de Toinette. Qu’est-ce que cela fait que d’initier Emma Stone au socialisme mais aussi à des thématiques plus charnelles ?

SB : Initier le personnage d’Emma Stone aux plaisirs « féminins », disons, c’est d’abord quelque chose de très technique en termes de mise en scène. Il faut que cela soit très bien planifié. On ne laisse rien au hasard.

SUZY BEMBA
© LAURENT HOU

O : Il y avait une personne chargée de coordonner ces scènes. Quelle a été votre expérience ? Comment voyez-vous le rôle des coordinateurs d’intimité sur les tournages ?

SB : C’est un rôle qui est essentiel. Il permet de définir d’emblée des limites, mais ces limites ne sont pas des restrictions, bien au contraire : à l’intérieur de ce cadre, il va y avoir plus de liberté et de créativité parce que tout aura été clarifié en amont, ce qui crée une situation de confiance qui permet de faire plus de choses. Si on ne dispose pas d’une personne spécialisée pour faire cela, en fait on se retrouve vite dans une situation un peu embarrassante, où le réalisateur peut dire « bon, tu fais comme tu sais faire »… et au bout du compte on fait un peu toujours la même chose. En accordant plus d’attention à la manière de traiter ces scènes et en prenant en compte d’emblée leur caractère sensible, on arrive en fait à les sublimer. Mais dans ce domaine, la France est malheureusement considérablement en retard, et j’espère que ce retard va vite se rattraper.

O : Dans Pauvres Créatures, Toinette est un personnage qui a une place assez importante puisqu’elle réapparaît pour la scène de fin, alors qu’on ne s’y attendait pas forcément. Comment voyez-vous ce personnage ?

SB : C’est un personnage qui me plaît beaucoup, puisque Toinette est féministe, engagée, cultivée. C’est un personnage très actif et qui va apporter quelque chose au personnage principal de l’histoire, pas être un rôle secondaire passif. Et sa réapparition à la fin montre bien son importance.

O : Votre créativité s’est d’abord exprimée avec la danse, puis vous vous êtes blessée et vous êtes tournée vers le cinéma. Comment est venu ce choix du 7ème art ?

SB : Ma créativité avait besoin de s’exprimer d’une manière ou d’une autre, mais ce qui m’attirait dans le cinéma, c’est la possibilité d’incarner des personnages intéressants et qui ont du sens, faire quelque chose de positif. Le cinéma permet de faire passer des messages.

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© LAURENT HOU

O : A-t-on peut-être une chance, à l’avenir, de vous voir danser dans un film ?

SB : Ce n’est pas impossible que l’on me voie dans une scène de danse. Cela me plairait.

O : Lors de votre brève interview sur scène, vous aviez évoqué la possibilité de dire non à des rôles qui vous paraissent problématiques. Concrètement, de quoi peut-il s’agir ?

SB : Je ne veux pas jouer un rôle qui contribue à perpétuer des stéréotypes stigmatisants pour les personnes de couleur ou qui renverraient à une vision colonialiste. Dans ce cas je suis très claire et je refuse en mettant en avant ce qui ne va pas, et soit des changements sont effectués, soit je refuse le rôle.

O : On va parler un petit peu de votre tenue, puisque c’est un sujet qui peut intéresser nos lecteurs… apparemment vous portez un look d’une grande maison ?

SB : Oui, exactement c’est Chanel qui m’habille pour la durée de la Berlinale !

O : Avec quels réalisateurs ou réalisatrices souhaiteriez-vous travailler à l’avenir ?

SB : Il y en a beaucoup. Mais j’aimerais beaucoup jouer pour Kristen Stewart, qui d’ailleurs est présente à la Berlinale. Sinon, tout s’est tellement bien passé avec Yorgos que je serais ravie de travailler à nouveau avec lui.

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© LAURENT HOU

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