Courrèges, c’est avant tout une marque française iconique des années 70, fondée en 1961. Si appréciée par nos parents, nos grands-parents et même Jackie Kennedy, elle se fait une place dans le milieu de la mode, à une époque où les créations n’étaient pas destinées aux jeunes. André Courrèges, le créateur de la marque éponyme, choisit de prendre le contre-pied et parle à la jeune génération avec ses looks géométriques et futuristes. 

Après son décès en 2016, la marque désigne d’abord un nouveau directeur, nommé Adrien Da Maia qui arrive en pleine période Covid. À son tour, il désigne un nouveau styliste : Nicolas Di Felice. Récemment, on a vu les pièces de la maison portées par les chanteuses Angèle, Dua Lipa et par l’actrice Lily Collins dans la série Emily in Paris. Une chose est sûre : courrèges revient en force. 

Alors que Nicolas Di Felice signera une collection pour la maison Jean Paul Gaultier, lors de la Fashion Week Homme printemps-été 2025 à Paris, (re)découvrez cinq anecdotes sur lui. Des bancs d’école à son parcours aux côtés d’autres grands noms de la mode, le styliste belge souffle une nouvelle ère sur l’univers courrèges. 

1. Il se forme à l’école La Cambre à Bruxelles

Sa passion pour la mode lui arrive progressivement. D’origine italienne, il grandit à Sambreville, un village près de Charleroi, en Wallonie, Belgique. Si Charleroi avait été décrite il y a quelques années comme la ville la plus moche au monde, Nicolas Di Felice trouve un charme à ses bâtiments saupoudrés de charbon. D’ailleurs, cette terre a accueilli ses grands-parents venus d’Italie pour travailler dans les mines. 

Plus jeune, Di Felice se passionne pour la musique et les clips diffusés sur MTV, dans lesquels il découvre la mode à travers les costumes des chanteurs, comme il le confie au Vogue lors d’une interview en 2021 : “J’ai grandi avec la musique de danse à la télévision, le mouvement belge New Beat avait atteint son apogée et j’écoutais Confetti’s, Speedy J, LA Style, tandis que ma sœur aînée aimait les groupes de rock et de métal (The Doors, Nirvana, Korn)”.

À l’âge de 20 ans, il intègre l’École nationale supérieure de La Cambre à Bruxelles, où il développe ses compétences artistiques. Là-bas, il y fait la rencontre de Bernard Dubois, un architecte qui l’aidera plus tard dans la conception des boutiques courrèges. 

2. Il a travaillé pour Balenciaga, Dior ou encore Louis Vuitton

Nicolas Di Felice a appris aux côtés des plus grands ! À sa sortie d’études, il démarre son expérience par un stage au sein de la griffe Balenciaga en 2008, à l’issue duquel il est embauché en tant que styliste junior. Il y travaille sous la direction de Nicolas Ghesquière où il apprend à devenir perfectionniste et découvre de nouvelles références culturelles qui façonnent sa vision du style. 

Après le départ de Ghesquière en 2012, il quitte Balenciaga pour Dior où il rejoint Raf Simons en tant que responsable tailleur. Dans les quartiers de la maison française, où il exerce quelques mois, il se nourrit de dessins et de croquis, affinant son sens de l’élégance et du raffinement.

Cette expérience le mène enfin chez Louis Vuitton où il retrouve à nouveau Nicolas Ghesquière comme mentor. Cette fois, il est nommé designer senior, responsable des pièces “tailleur” du prêt-à-porter féminin. Le créateur a donc un CV bien rempli ! 

3. Il devient le directeur artistique de Courrèges en mars 2021

Soixante ans après la création de la maison courrèges, Nicolas Di Felice arrive à la tête de la direction artistique, des étoiles plein les yeux. Le jeune créateur adhère à la vision optimiste, aux silhouettes simples et sans fioritures du défunt André Courrèges. En véritable “geek”, il ingère tout le savoir possible d’André Courrèges. Avant même sa nomination, il découvre ce qui fait de cette marque une icône des Trente Glorieuses : sa vision futuriste, ses découpes diamant et son vinyle, des codes que Di Felice conserve et se réapproprie. 

Lors de son premier défilé “I can feel your heart beat ” en mars 2021, la collection est dévoilée dans une énorme boîte blanche. Là encore, on peut y voir une référence au père de la maison qui avait pour habitude de défiler devant un fond blanc. C’est sans public, dû à la crise sanitaire, que le jeune créateur présente ses silhouettes inspirées du passé avec une touche de modernité. 

Les proches du jeune styliste s’enlacent et font le mur en montant et en descendant du cube en trois dimensions. Une manière pour le créateur de voir ailleurs et de dépasser sa frustration d’un premier défilé en numérique. Sa présentation réussie est un véritable coup de cœur pour les critiques mode.

4. Il s’engage pour la durabilité

Di Felice aspire à une mode véritablement durable. Il brouille les pistes entre l’ancien et le nouveau. On le remarque d’abord au logo courrèges qui reprend celui d’origine. André Courrèges dessine le logo qu’il imagine comme deux fleurs ou deux personnes se lovant entre elles. Celui-ci représente un “A” et un “C” pour “André Courrèges” ou “André” et “Coqueline”, sa femme et collaboratrice. 

Nicolas Di Felice fait vivre cette marque dite vintage et n’hésite pas à se pencher sur ses archives. Si la nouvelle équipe aux commandes décide de bannir le vinyle des collections, elle utilise néanmoins les 6 000 mètres de vinyle entreposés pour créer des empiècements sur les vêtements. Il reprend entre autres le blouson vinyle rouge de 1971 dans sa collection Rééditions et appose le logo AC d’origine. 

Dans ces dernières collections, le designer reprend des coupes similaires à celles d’époque tout en ajoutant des matières plus fluides et souples pour aller avec notre temps. La marque utilise aussi du polyester recyclé, plus respectueux de l’environnement.

5. Il signera la prochaine collection de la maison Jean Paul Gaultier

Du mardi 18 au dimanche 23 juin, la Fashion Week reprendra ses droits dans la capitale, suivie de la haute couture du 24 au 27 juin. Dans ce cadre, le créateur belge a été invité à designer une collection pour la maison Jean Paul Gaultier. En 2020, le styliste a pris sa retraite en signant sa dernière collection haute couture. Depuis, il laisse la chance à d’autres créatifs de briller et d’exprimer leur imagination en mêlant leurs références à celles de sa marque. 

Après la créatrice irlandaise Simone Rocha en janvier dernier, Nicolas Di Felice sera le prochain designer à s’attaquer aux classiques JPG. Celui qui incarne le renouveau de courrèges, sera-t-il derrière une énième célébration de la marinière ou des bustiers coniques popularisés par Madonna ? Réponse en juin prochain.