Juste avant de clôturer ce premier jour célébrant la Haute Couture, le designer libano-italien Tony Ward nous a livré sa vision de l’automne-hiver 2024-2025 autour de personnages de la mythologie grecque et romaine. Dans l’enceinte du prestigieux et magnifique Hôtel Potocki, les invités se sont perdus dans une danse de silhouettes conscientes.

Lorsqu’on interroge le fondateur de la griffe éponyme sur ses dernières inspirations, sa réponse est plus que franche : « L’artiste a tous les droits sur ses créations, il s’agit de mon interprétation. C’est notre vision de la réalité d’aujourd’hui, que vous vouliez la voir ou non ». Découvrez la collection automne-hiver 2024-2025 de Tony Ward.

La Renaissance des Nymphes, par Tony Ward

« Sa beauté rayonne au-delà de l’univers… Si loin et pourtant si proche », précise le petit écrit déposé sur nos places numérotées. Pour l’automne et sa toute dernière collection, Tony Ward s’inspire des Nymphes de la mythologie, de leur beauté pure et de leur association aux différents aspects de la nature. « J’ai pensé aussi à Narcisse, victime d’Écho (une nymphe éperdument amoureuse du chasseur à la beauté sans égale, ndlr.), à la réflexion de l’eau et des différents éléments », confie-t-il à OniriQ.

Sur quelques notes acoustiques, la fameuse Renaissance des Nymphes a donc pu démarrer. Tout d’abord, par le prisme de la terre. Dans une palette de vert, on a relevé des capes à broderies de fleurs, des robes à cascades de paillettes, des manches à fronces imitant l’herbe ainsi que des diadèmes enchanteurs renforçant encore plus cet ADN mi-réel mi-irréel.

Quelques silhouettes plus tard, les créations ne sont plus simplement droites ou moulées juste au corps. Elles s’envolent, elles respirent et prennent une autre dimension, cette fois beaucoup plus légère. Manches chauve-souris, broderies argentées, traînes aériennes, plumes, collerettes translucides et drapés fluides… Plus aucun doute, les Nymphes de l’air ont pris possession de la salle aux moulures dorées le temps de leur passage.

Beaucoup plus chaud, mais tout aussi vivace, le feu s’est ensuite emparé des mannequins dans des tons rouge désir. Ici, on pense que le véritable défi de Tony Ward devait être de concilier la douceur candide de ses créatures à la puissance, voire même à la violence, d’un brasier. Son astuce ? Miser sur des matériaux texturés, des couleurs vives et des détails rappelant des flammes, le tout dans des coupes sophistiquées et suaves.

Enfin, dernier élément à mettre en avant : l’eau. Pour y parvenir, le génie de 54 ans a teinté ses tenues de différentes nuances de bleu. Il a également joué avec les formes, créant des ondulations propres aux nymphes aquatiques, avec la fluidité, pour répéter le cours des vagues, et avec les matériaux jusqu’à créer un nouveau type de créature, presque inattendu : une nymphe ayant muté avec une fleur marine. Pourtant, Tony Ward est formel : « Rien ne vient au hasard ».

Retrouvez l’ensemble de la collection automne-hiver 2024-2025 de Tony Ward ici.